Au départ, le pesage routier a été mis en œuvre pour empêcher les camions en dépassement des tonnages prescrits par la réglementation en vigueur de circuler sur les axes routiers nationaux. La loi prescrit notamment aux équipes de veille de délester systématiquement les camions en surcharge, à défaut de les parquer dans des aires prévues à cet effet.

C’est tout le contraire auquel l’on assiste dans les stations de pesage où des ententes illicites se font entre les équipes de gestion des stations et les camionneurs, plus prompts à payer une amende qu’à se soumettre à l’impératif de délestage.

Malgré les nombreuses sanctions infligées aux contrevenants par le ministre des Travaux publics, les acteurs s’accrochent de façon obstinée à leurs pratiques qui causent des dégradations multiples aux chaussées traversées par les camions en surcharge.

Le ministre Patrice Amba Salla, au cours d’une des nombreuses réunions de sensibilisation tenues aves les gestionnaires des stations de pesage leur avait prescrit de ne laisser circuler que les voitures en tonnage règlementaire et surtout de ne point « transformer les postes de pesage en postes de recettes ». Rien n’y fait.

Cette fois, le MINTP passe la vitesse supérieure pour tordre le cou au fléau de la corruption dans les stations de pesage. Avec le concours de la Commission nationale de lutte contre la Corruption (Conac) et l’assistance du Programme CHOC (Changer d’habitudes, s’opposer à la corruption) le département des Travaux publics va expérimenter une nouvelle stratégie de lutte contre la corruption, visant à réduire  de 50%, en … cent jours, les irrégularités observées dans les stations de pesage routier du Cameroun.

Un atelier est organisé à cet effet le 29 novembre, auquel prendront part tous les chefs et les équipes en service dans les dix sept stations de pesage du réseau routier national, les syndicats des camionneurs et des transporteurs, les différents corps de métier intervenant tant en amont qu’en aval des opérations de pesage : police, gendarmerie…

En marge de cet important atelier qui nourrit de grands espoirs, le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Travaux publics, Hans Nyetam Nyetam, a eu une séance de travail avec M. Mamy Raboanarijaona, le Coordonnateur du Programme CHOC. Les deux personnalités ont marqué leur intérêt pour le sujet qui cause tant de soucis aux pouvoirs publics et dit leur volonté commune de parvenir à son éradication définitive par des méthodes qui ont démontré leur efficacité sous d’autres cieux et dans d’autres secteurs.

J.-L. N.