ARTICLE DE PRESSE SUR LE CORRIDOR BAMENDA ENUGU
Posté le : sept. 6, 2013, Par : admin - Dans : Journal des Projets
L’amélioration de l’efficacité de la chaîne logistique de transports le long du corridor Bamenda(Cameroun)-Enugu(Nigéria) ainsi que le cadre de vie des populations, commencée en février 2010, est en voie d’achèvement.
Depuis la fin du conflit de Bakassi, l’une des mesures fortes prises par la Communauté internationale en vue de renforcer la paix et la confiance retrouvées entre le Cameroun et le Nigéria, était la mise sur pied d’un programme routier multinational. C’est le Programme de facilitation de Transport et de Transit (PTT) sur le corridor Bamenda-Mamfé-Abakaliki-Enugu.
Le corridor routier multinational Bamenda-Mamfé-Ekok-Abakaliki-Enugu est un tronçon de la route transafricaine Lagos-Mombassa. De par son mauvais état, le corridor était en effet l’un des tronçons qui était considéré par les transporteurs nationaux et sous-régionaux comme une course aux obstacles. Ce qui rendait difficile l’approvisionnement en intrants et l’écoulement des produits agricoles ainsi qu’induit des coûts élevés de transport et de transactions.
La zone du programme, avec ses fortes potentialités agricoles et forestières, assure environ 20% de la production vivrière du Cameroun, mais une bonne partie était perdue à cause des difficultés d’écoulement vers les grands centres de consommation, notamment le Nigeria. Pour le trajet Mamfé- Ekok (70 km sur la résistante), le temps de voyage pouvait atteindre deux jours et le coût de transport d’une personne variait entre 2000 et 3000 FCFA en saison sèche et passait à 5000 FCFA en saison des pluies qui dure environ neuf mois par un an. Ce coût atteignait 15000 FCFA lorsqu’on se déplacait à moto.
La réalisation de ce programme vient également contribuer à l’accroissement des échanges et au renforcement de la coopération entre les pays de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) et ceux de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en général, et entre le Cameroun et le Nigeria en particulier, qui sont les deux leviers économiques des ces deux sous-régions. En même temps, ce Programme va contribuer à l’amélioration des infrastructures en vue de lutter contre la pauvreté et stimuler la croissance du secteur non pétrolier par l’amélioration de l’infrastructure et le développement agricole rural. Il s’inscrit donc en droite ligne du Document de Stratégie pour la Croissance pour l’Emploi du Cameroun.
En facilitant l’écoulement des produits agricoles et manufacturés entre les deux pays, ce corridor viendrait particulièrement donner un élan à la production vivrière nationale. La mise en œuvre de ce programme a démarré par la signature des accords de prêt d’une part entre le Cameroun avec la Japan International Cooperation Agency(JICA) le 31 mars 2009, et le 13 Mai 2009 entre la Banque Africaine de Développement (BAD), le Cameroun et le Nigéria d’autre part.
Les travaux proprement dits ont démarré, pour la composante Cameroun, depuis 2010, par la construction et le renforcement de ce corridor routier subdivisé en deux lots de travaux et des aménagements connexes: Bamenda–Batibo-Numba (lot 1 : 62 km) et Bachuo–Akagbé-Mamfé-Ekok (lot 2 : 82km). Ces deux lots viennent compléter le lot intermédiaire, Numba-Bachuo Akagbé, qui avait démarré en 2008 et qui est en cours d’achèvement dans l’attente de d’une réception provisoire.
Ce lot est financé par la BAD. Le lot N°1 Bamenda-Batibo-Numba, long de 62km est divisé en deux sections : La section Bamenda-Batibo, longue de 41 km, construite depuis les années 2000 subit une cure de jouvence et de renforcement pour mieux supporter le trafic accru futur. Les travaux de renforcement consistent à poser une couche de 7cm de béton bitumeux sur les corps de chaussée.
La section Batibo-Numba, longue de 21 km est une construction neuve sur un relief particulier. En effet, le projet traverse la falaise de Widikum. Les travaux de ce lot sont exécutés par une entreprise chinoise (China Communications Construction Company Limited ([b]CCCC[/b])) et financé à (91,40%) par les fonds Fad/Bad (Fonds Africain de Developpement) et le gouvernement camerounais (8,60%) pour un montant de 35 508 403 438 FCFA TTC (trente cinq milliards cinq cent huit millions quatre cent trois mille quatre cent trente huit). Le contrôle et la surveillance sont effectués par Snc Lavalin International. Les travaux sont exécutés à hauteur de 97%. Pour améliorer les conditions de vie des populations plusieurs travaux connexes seront exécutés dans ce lot. Il s’agit d’un centre des jeunes, le matériel pour équipements des jeunes ( 24 tables rectangulaires en bois rouge dur, 3 fauteuils de bureau, 100 chaises simples, 2 placards en bois à deux battants, un tableau blanc, un ordinateur de marque avec DVD, Une imprimante et un régulateur de tension. 5 hangars de vente de produits vivriers, 10 aires de séchage, 3 unités de transformation des produits agricoles, une station de pesage et des travaux de réalisation des réservations pour la fibre optique. Le lot N° 2 tronçon Bachuo Akagbé-Mamfé-Ekok, long de 82km est également divisé en deux sections comme le lot 1. La section Bachuo Akagbé-Mamfé, longue de 21 km, subit le même renforcement que la section Bamenda-Batibo, avec une couche de roulement en béton bitumineux de 5 cm. La section Mamfé-Ekok 61km est un aménagement neuf avec la construction d’un pont majeur en béton précontraint d’environ 100ml sur la rivière Munaya et la réhabilitation d’un pont à deux voies sur la Cross-river.
Les travaux d’aménagement consistent à aménager 7m de largeur de chaussée, deux accotements de 1,5 m chacun et un revêtement bicouche. La structure de la chaussée prévue est de 25 cm de couche de fondation en béton de sol, 20 cm de couche de base en graves concassés 0/31,5 et 5cm de couche de roulement en béton bitumeux et la mise en place de la signalisation. Ces travaux sont financés à 46% par la Bad/FAD, 49% par la Japan International Cooperation Agency(JICA) et 5% par le gouvernement camerounais. Le coût total des travaux s’élève à quarante neuf milliards six cent trente deux mille deux cent soixante seize mille neuf cent quarante six Fcfa (49 632.276.946). Les travaux sont exécutés à 57%. Les études de suivi/évaluation des impacts du projet sur le développement et la réduction de la pauvreté seront assurées par la Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles de l’Université de Dschang (FASA).
Dans le cadre de ce programme, les ouvrages connexes suivants seront réalisés: 110 km de piste de collecte, un centre de promotion de la femme réhabilité et équipé à Eyumodjock, un centre de promotion de la femme à la Women’s Self-reliance Foodstuff coopérative de Mamfé, 8 salles de classe équipées de 1000 tables-bancs, 13 latrines, 4 forages d’eau potable, un puits d’eau potable, 40 aires de séchage, 5 unités de transformation des produits agricoles. Deux centres de santé réhabilités et équipés à Ekok et Nchang, trois terrains de sport aménagés dans trois établissements scolaires à Ekok, un marché frontalier à Ekok, 12 hangars de vente de produits vivriers, une station de pesage. Ce programme prévoit un élément majeur pour le processus d’intégration africaine : la construction d’un Poste de Contrôle Unique à la Frontière (PCUF), pour faciliter le transit entre les deux Etats, et partant, entre les deux Communautés Economiques Sous-régionales (CER) qui sont la CEEAC et la CEDEAO. Il sera localisé du côté du Nigéria. Il est également prévu une étude en vue de l’harmonisation des standards, normes, gabarits et charges à l’essieu pour les deux CER. Considéré comme l’un des grands idéaux de l’unité africaine, le processus d’intégration régionale devient plus que jamais une urgence pour le développement de l’Afrique. Pour accéder et réussir la régionalisation, il faudrait améliorer et permettre la circulation entre les pays membres, grâce à la construction des infrastructures de communication. Le transport routier constitue alors le moyen de communication le plus approprié et le mieux intégrateur.
Ce corridor permettra d’améliorer le cadre de vie des populations (8 millions au Nigeria et 3 autres au Cameroun).
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