Le mardi 14 octobre 2014,  à 16 heures précises,le ministre des Travaux publics, Patrice AMBA SALLA, a reçu en audience une délégation de l’entreprise chinoise SINO-HYDRO conduite par son vice- Président qu’accompagnaient les dix ouvriers chinois ex-otages libérés le samedi 11 octobre 2014. D’entrée de jeu, le ministre a salué le courage des dix ouvriers et a réitéré la détermination du gouvernement camerounais à prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité des personnes. L’ordre du jour de la rencontre portait sur la reprise des travaux de réhabilitation de l’axe Mora- Dabanga dans la région de l’Extrême-Nord exécutés par l’entreprise chinoise SINO-HYDRO après la libération des otages.  Pour le ministre des Travaux publics, il est question de remobiliser les troupeset relancer immédiatement les travaux en arrêt depuis cinq mois. Pour redémarrer les travaux, l’entreprise chinoise avait posé trois conditions à savoir : la libération des otages, la mise en place d’une nouvelle mission de contrôle suite à la démission de l’ancienne mission de contrôle et le renforcement de la sécurité sur cet axe et autour de la base vie de l’entreprise. Pour Patrice AMBA SALLA, le gouvernement camerounais a presque déjà rempli ces conditions. La première condition a été satisfaite, les 10 ouvriers chinois ont été libérés le 11 octobre dernier. S’agissant de la mission de contrôle,une autre est en train d’être contractualisée. Sur les questions de sécurité autour du site, le Ministre des Travaux publics a affirmé « l’Etat du Cameroun a déjà mis en place un dispositif sécuritaire qui permet qu’on puisse travailler sur ce corridor en toute sécurité. Et je pense que les deux entreprises chinoises qui sont impliquées dans cette zone peuvent donc désormais travailler et le Cameroun quant à lui, avancer ».

Quant à la reprise des travaux arrêtés le 16 mai 2014, aucune date n’est avancée pour l’instant.  PourPatrice AMBA SALLA, «il est question de faire un état des lieux parce que pour un chantier qu’on abandonne pendant quatre mois, il est nécessaire qu’on relève tout ce qui s’est passé là-bas pendant que l’entreprise n’était pas là. Lorsque cet état de lieux est fait, il faut vérifier si les engins sont encore en état de fonctionner, voir s’ils ont été vandalisés sur le site. Après, il va falloir reconcevoir un programme d’exécution et relancer les travaux ».

A titre de rappel, les travaux de réhabilitation de la route Maroua-Kousseri  section Mora-Dabanga long de 131,52 kilomètres sont financés par la Banque mondiale et réalisés par l’entreprise  chinoise SINO-HYDRO. Le coût des travaux s’élève 46 384 860 579 milliards FCFA. La durée des travaux initialement prévue était de 29 mois. L’état d’avancement physique des travaux est de 32%. Outre la réhabilitation de cet axe routier, des mesures d’accompagnement sont prévues. Elles concernent notamment la construction de 28 salles de classe, 24 forages d’eau potable, la fourniture de tables-bancs et des bâches de séchage pour les produits agricoles. Il est également prévu la construction d’une station de pesage sur cette route pour limiter les charges provenant des pays voisins.

Le projet de facilitation des transports et du transit en zone Cemac vise à faciliter les échanges entre le Cameroun, le Tchad et la République centrafricaine. Il comporte trois volets, notamment un volet routier qui consiste en la réhabilitation d’un certain nombre de routes, un volet ferroviaire et un volet d’appui institutionnel.