Categories: Actualités
      Date: févr. 19, 2018
     Title: Mbéré-Ngaoundéré. 89 kilomètres de voie bitumée dans l’Adamaoua

C’est à la faveur de la mise en œuvre du projet de facilitation des transports et du transit en zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) que le gouvernement du Cameroun avec l’appui financier des bailleurs de fonds a achevé en juin 2017, les travaux de bitumage de la route Mbéré-Ngaoundéré, section du corridor prioritaire Douala-N’djamena.

 



Achevés en avril 2017 et réceptionnés provisoirement en juin de la même année, les travaux de construction de la section Mbéré-Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua, sont venus améliorer et augmenter le linéaire de routes bitumées avec près de 90 km nouvellement construits. La fin des travaux de bitumage de cette section vient marquer l’aboutissement du projet d’aménagement de la route Garoua Boulaï-Ngaoundéré en permettant ainsi une liaison fluide entre les régions de l’Est et du Septentrion, en contribuant à la cohésion nationale et en favorisant l`intégration régionale. Le département de la Vina, dans lequel s’inscrit en totalité le tracé Mbéré-Ngaoundéré long de 89 km, est situé au nord-est de la région de l’Adamaoua qui occupe une position charnière entre les régions méridionales et septentrionales du pays. Au-delà du renforcement de la cohésion nationale ainsi permise, le bitumage de la section Mbéré-Ngaoundéré vient stimuler les échanges de marchandises entre la région de l’Est et celle de l’Adamaoua au moment où le septentrion, du fait de la menace terroriste, connaît un certain ralentissement dans les échanges commerciaux. A l’observation, le flux de trafic actuellement observé sur cette section nouvellement construite et les activités commerciales générées par la fluidité du trafic, constituent des indicateurs fiables de l’atteinte des objectifs visés par le projet.

 

S’agissant de l’infrastructure proprement dite, il s’est agi pour le Groupement d’entreprises Andrade Gutierrez-Zagope, pour un montant de 34 738 311 842 FCFA FCFA, financé par la Banque Mondiale et l’Etat du Cameroun, à travers l’exécution des travaux de construction de la section Mbéré-Ngaoundéré, d’aménager une route bitumée sur 89 km avec une chaussée de 7 m de large et deux accotements de 1,5 m chacun ; une couche de forme de 30 cm en grave latéritique naturelle; une couche de fondation de 30 cm en grave latéritique naturelle; une couche de base de 20 cm en grave concassée ; une couche de roulement de 5 cm en béton bitumineux. Les travaux ont également inclu l’aménagement d’accotements revêtus en enduit superficiel ; la pose de la signalisation verticale et horizontale ; l’aménagement d’un rond-point dans la ville de Ngaoundéré ; la construction de plusieurs ouvrages d’assainissement avec l’engazonnement des talus de grande hauteur; la construction d’ouvrages d’art et de plusieurs dalots en béton armé. Trois ouvrages d’art ont été construits le long du tracé Mbéré-Ngaoundéré. Un ouvrage de 46 m sur la Vina, au point kilométrique 226 + 600  de l’axe Garoua-Boulai – Ngaoundéré et deux ouvrages de 16 m chacun, respectivement sur le Mayo Bali bis au point kilométrique 163+999 et sur le fleuve Djouroum au point kilométrique 222 + 671.

Il faut tout de même relever que ce projet a connu beaucoup de contraintes dans son exécution.  Les travaux initiaux liés à la construction de la section Mbéré-Ngaoundéré se sont en effet achevés en octobre 2012 et ont été repris en 2016 suite à l’apparition précoce de dégradations sur la couche de roulement constituée d’un revêtement en béton bitumineux. Il avait alors été fortement recommandé au groupement en charge des travaux, le 1er novembre 2013 de reprendre l’exécution de la couche de revêtement. Travaux qui ont été interrompus à l’arrivée de la saison des pluies en mai 2014. Dans un premier temps, l’entreprise avait effectué des réparations localisées, lesquelles ont été rejetées par le Maître d’Ouvrage.Pour une meilleure qualité des prestations, des modifications ont été apportées à la réalisation du projet dont les travaux ont été repris en 2016. Il s’agissait notamment de la modification des pentes de talus des déblais entre le PK 154 et le PK 208 ; de la construction de trois (3) ponts au lieu de sept (7) initialement prévus ; de la construction de l’ouvrage hydraulique 08 bis hors de l’emprise pour éviter des dégradations sur les talus de remblai de la route ; de la construction de deux carrefours giratoires au lieu d’un giratoire initialement prévu; la rectification des pentes de talus des déblais entre les PK 243+988 et 208+971 ; la réalisation de risbermes sur les pentes de talus des déblais ; la mise en œuvre de drains latéraux ; le renforcement de la signalisation horizontale et verticale et équipements routiers ; la construction d’amorces de voies secondaires  et la réalisation de bandes rugueuses en vue de renforcer la sécurité des usagers de la route.

Le bitumage de la section Mbéré-Ngaoundéré contribue au renforcement de l’intégration économique et de la coopération sous-régionale des pays membres de la CEMAC. D’une manière spécifique, il vise à renforcer l’union douanière au sein de cette instance sous-régionale ; améliorer le niveau de service des tronçons de route et de voie ferrées sur les corridors concernés en levant les entraves à la circulation routière en vue de réduire les coûts généralisés du transport et promouvoir les échanges économiques entre le Cameroun, la RCA et le Tchad ; améliorer la durabilité des investissements par le contrôle des charges à l’essieu ; améliorer les conditions de vie des populations de la zone du projet et relier à long terme, la capitale économique du Cameroun à la capitale du Tchad par une route bitumée. C’est dans le cadre du projet  de facilitation des transports et du transit en zone CEMAC, que le Cameroun, avec l’appui financier de la Banque africaine de Développement (BAD), de l’Union européenne et de la Banque mondiale (BM) a entrepris d’aménager la route Garoua Boulaï – Ngaoundéré d’une longueur totale de 268 km et qui fait partie du corridor prioritaire Douala-Ndjamena sur la route nationale N°1. Pour l’exécution des travaux, cette route a été divisée en trois lots :Garoua Boulaï-Nandéké, Nandéké-Mbéré, Mbéré-Ngaoundéré. Les travaux sont à ce jour achevés sur toutes les sections.

 

Le bitumage de la section Mbéré-Ngaoundéré comportait également un volet environnemental qui a permis de renforcer les actions dans ce sens. Les mesures environnementales et sociales prises à cet effet ont consisté en la plantation de 120 arbres le long du tracé ; l’aménagement de l’accès à des sites touristiques sur un linéaire total de 8 km ; l’aménagement de 1500 m de murs de protection de cour d’école et de 30 dalles de séchage de produits agricoles.